L’INDÉPENDANT
10-05-2018
"Le parquet agit de façon à disqualifier les plaintes, à faire obstruction aux procédures, et montre même un manque d'intérêt pour le processus, entravant la clarification des faits par les autorités judiciaires", dénonce l'ONG dans un communiqué.
Plus généralement, Amnesty accuse les procureurs de
"ne pas remplir leur rôle moteur dans les enquêtes".
L'ONG prend comme exemple des tentatives du parquet d'utiliser les violences présumées commises par des électeurs contre les forces de sécurité comme un motif pour
"écarter les enquêtes judiciaires" sur les violences policières présumées.
Amnesty appelle aussi le gouvernement espagnol à interdire l'usage des balles en caoutchouc après qu'une d'elle a éborgné un homme à Barcelone le jour du référendum.
"Les balles en caoutchouc utilisées en Espagne devraient être interdites en raison de leur haute imprécision", explique dans le communiqué le directeur d'Amnesty Espagne, Esteban Beltran.
Le parquet a refusé de commenter ces allégations et il n'a pas été possible d'obtenir une réponse du ministère de l'Intérieur.
Les images des violences policières présumées ont fait le tour du monde après le référendum, lors duquel 90% des votants se sont prononcés en faveur de la sécession, selon les autorités indépendantistes catalanes.
Au moins 92 personnes ont été blessées et des centaines ont eu besoin de soins médicaux.
Plusieurs centaines de plaintes pour violences policières ont été déposées devant huit tribunaux catalans. Amnesty en a recensé 457 pour seulement deux tribunaux.
Le ministère de l'Intérieur affirme qu'une centaine de policiers ont aussi été blessés.
Human Rights Watch a également accusé la police d'avoir recouru à une "
force excessive".
Selon cette ONG, les policiers ont chargé sans avertissement des manifestants, utilisant matraques et boucliers pour les frapper à la tête, aux bras et au torse à Gérone (nord de la Catalogne), tandis que dans les villages d'Aiguaviva et de Fonollosa ils ont jeté des personnes à terre.